Le groupe La Table de Mendeleïev existe depuis 10 ans au sein du collectif L’Arbre Canapas. Dans l’esprit des musiques de traverses commun à toutes les formations du collectif, le groupe s’est fixé comme objectif de mettre en musique les 110 éléments chimiques répertoriés. On peut notamment entendre dans cette chimie musicale des réminiscences de John Zorn, André Bauchant, Henri Texier, Steve Reich, Francis Bacon, Ornette Coleman, Le Corbusier, The Roof ou Anthony Braxton.
Les compositions sont organisées en volumes. Elles sont édifiées à partir de références mathématiques, chimiques ou solfégiques : le volume III prend comme formule de base le nombre d’or, le volume IV effectue les premiers mélanges d’éléments chimiques (antimoine, scandium, cérium, hydrogène, bore, arsenic), les volumes V et VI ouvrent de nouvelles voies dans l’exploration et la conceptualisation rythmique. Loin du didactisme, la musique laisse place à l’imaginaire et à la sagacité du public pour découvrir les correspondances entre les éléments et leurs mélodies.
En 2019, La Table de Mendeleïev poursuit son aventure en invitant à ses côtés une musicienne phare de la scène jazz underground new-yorkaise, l’accordéoniste et électroacousticienne Andrea Parkins. Elle a partagé la scène avec Ellery Eskelin, Jim Black, Fred Frith et Otomo Yoshihide. L’empreinte musicale qu’elle donne aux groupes auxquels elle appartient, son approche iconoclaste du jazz sont autant de marqueurs forts dans lesquelles le quartet se reconnaît.
Dans Liber Azoth, ce sont donc 8 nouveaux éléments chimiques spécialement composés pour elle qui vont enrichir le répertoire du groupe : le bismuth, le polonium, l’astate, le radon, le francium, le radium, le rutherfordium et le dubnium. Ce volume façonne et mélange ces huit éléments suivant une formule très ancienne : celle du concerto dont la structure est construite en 3 mouvements.