Deux musiciens construisent des machines à liberté qui donnent vie aux objets du quotidien. Ils fabriquent des boites à musique avec des verres à pied, des ressorts ou des parapluies, puis jouent du vibraphone, de l'accordéon et de la clarinette en compagnie de cet orchestre mécanique. Des ombres colorées d'insectes apparaissent et se mélangent avec les objets musicaux pour faire naître des chimères. Ces bricoleurs du son fabriquent un univers sensoriel et onirique, qui rend visible et concret les rouages de la musique, et invitent le public à laisser le champ libre à son imaginaire.
Avec ces Machines à liberté, associant des images à des sons, des objets à des instruments de musique, des mouvements mécaniques à des mouvements improvisés, surgissent des sensations, des émotions liées à un imaginaire musical et poétique. Si le titre du spectacle est construit en oxymore, et associe à la rigidité et à la froideur des machines la vitalité et l’inattendu de la liberté, c’est pour mettre en avant la force de l’imagination, la capacité de chacun à créer et à inventer des mondes imaginaires à partir du quotidien.
Pensé à partir du concept des lanternes à musique, dispositif de théâtre d’ombres dans lequel des objets sont mis en mouvement sur des plateaux tournants et percutés, Machines à liberté est un jeu poétique de réponses entre le boucles rythmiques et mélodiques des plateaux et la musique live des musiciens. Un dispositif qui permet de faire découvrir la richesse sonore insoupçonnée d’objets du quotidien, dont les vibrations, les résonances, les couleurs et les timbres sont amplifiés et écoutés à la loupe grâce à un système de prise de son et de diffusion.
La manipulation et l’utilisation d’objets à des fins musicales implique le public dans une vision très concrète de la composition musicale, puisque chaque son est associé à un objet mis en mouvement. Les objets favorisent l’accessibilité du langage sonore de nos instruments de musique, en faisant du lien entre la production de son brut des objets et celle plus élaborée et mystérieuse des lutheries académiques.
Et si on inventait des machines qui n’asservissent et ne dévorent pas le monde, mais qui soient des outils communs vers la liberté ?