Adolf Wolfli, génie de l'art brut à l'enfance et à l'existence misérable, joue sa vie dans son œuvre, au sens propre. Réanimé en avatar scénique, il vous transporte dans son univers et ses obsessions, porté par son fantastique orchestre capable de faire apparaitre et disparaÎtre ce qui surgit dans sa tête.
C’est la musique du film de la vie fantasmée d’Adolf Wölfli qui se joue et s’invente au fur et à mesure de ses pérégrinations. Une musique qui sautera allégrement des musiques de kiosques ambiance 1900, contemporaines du peintre, aux musiques répétitives et obstinées qu’évoquent ses œuvres, en passant par la chanson (sur)réaliste.
En s’inspirant de l’œuvre foisonnante de l’artiste, cette création raconte comment de l’enfermement peuvent surgir des univers poétiques. Dans ce concert mis en scène par Guillaume Bailliart se côtoient lutheries sauvages, outils numériques, traitement d’images et voix multiples, dans une fulgurance réinventée.
Les musiciens partagent la scène avec Pierre-Jean Etienne qui (ré)incarne la voix de Wölfli et sa transposition depuis sa cellule de l’hôpital vers l’extérieur à travers une énergie verbale et une incroyable richesse langagière. Benoît Voarick manipule caméras et dispositifs numériques et s’empare de la matière picturale pour créer en direct un univers graphique et un cheminement à travers le foisonnement pictural de l’auteur.
Photographe : Christophe Charpenel